Les Pays-Bas dépassent les 37 000 kilomètres de pistes cyclables, un réseau inégalé à l’échelle mondiale. À l’inverse, certains pays industrialisés affichent des infrastructures cyclables limitées malgré une forte densité urbaine.
De grandes villes asiatiques, comme Tokyo ou Shanghai, peinent à rattraper leur retard, tandis que des métropoles nord-européennes imposent des normes strictes dans l’aménagement cyclable. L’écart se creuse entre les capitales qui investissent massivement et celles qui peinent à transformer leurs réseaux routiers.
Pourquoi certaines villes deviennent-elles des paradis pour les cyclistes ?
Dans la géographie des villes, certaines cités s’imposent comme modèles en matière de mobilité cyclable. Leur recette ? Un savant mélange de volonté politique, de planification urbaine pointue et d’investissements conséquents dans les infrastructures cyclables. Là où les élus s’engagent, les pistes se multiplient, les zones 30 se généralisent, la sécurité grimpe en flèche. Le Danemark, Amsterdam ou Utrecht illustrent ce que peut la persévérance, surtout lorsqu’elle s’appuie sur le Pacte vert européen et ses financements orientés vélo.
La sécurité reste la clé : des infrastructures cyclables soignées limitent les accidents et donnent envie de grimper en selle chaque jour. Pistes séparées, carrefours adaptés, feux spécifiques pour cyclistes : chaque détail compte pour tranquilliser les usagers. En France, la FUB (Fédération des Usagers de la Bicyclette) publie le baromètre des villes cyclables, un outil qui mesure la qualité des réseaux, la continuité des itinéraires, les possibilités de stationnement ou encore la cohabitation avec les voitures et les piétons.
L’arrivée massive du partage de vélos bouleverse aussi la donne. Ces systèmes, souvent subventionnés ou très accessibles, ouvrent la pratique à une population plus large. La prise de conscience face au changement climatique accélère la transition, forçant les métropoles à repenser leur mobilité. L’urgence de désengorger et de dépolluer pousse à des politiques plus ambitieuses. Les classements internationaux, comme le Copenhagenize Index, ou les scores du baromètre FUB, montrent bien la dynamique : certaines villes font du vélo bien plus qu’une tendance, elles en font une culture urbaine.
Panorama mondial : où trouve-t-on le plus de pistes cyclables aujourd’hui ?
Les Pays-Bas tiennent la tête du peloton mondial. Avec plus de 38 000 km de pistes cyclables, un taux de possession de vélo flirtant avec 99,1 % et une part modale de 27 %, le vélo fait partie de l’ADN néerlandais. Amsterdam cristallise cette passion : 900 000 vélos pour 850 000 habitants, et près de 4 déplacements sur 10 s’y font à bicyclette.
Le Danemark n’est pas loin derrière. À Copenhague, 62 % des habitants enfourchent leur vélo quotidiennement. La capitale offre 400 km de pistes cyclables et vise la neutralité carbone dès 2025. En Allemagne, la possession de vélos reste élevée (75,8 %), même si la part modale plafonne à 9 %. Berlin, par exemple, a su profiter de la crise sanitaire pour accélérer l’aménagement cyclable, ajoutant 25 km de pistes temporaires en un temps record.
La situation en France évolue rapidement. Paris affiche fièrement 1 000 km de pistes cyclables. Strasbourg se distingue avec 600 km et 16 % des déplacements à vélo. D’autres métropoles avancent à grands pas :
- Lyon : 400 km
- Bordeaux : 200 km
- Nantes : 500 km
- Grenoble : 350 km
Dans chacune, le réseau s’étoffe. Les politiques publiques accompagnent la mutation, la pratique du vélo s’enracine dans le quotidien urbain.
Hors Europe, la Chine, le Japon ou la Colombie misent de plus en plus sur le vélo. Pourtant, le vieux continent reste le moteur de la mobilité cyclable : densité d’infrastructures, diversité des usagers, tout y concourt.
Zoom sur les villes les plus cyclables et leurs stratégies innovantes
En Europe, les villes cyclables misent sur des stratégies audacieuses, sources d’inspiration à l’international. Utrecht domine le Copenhagenize Index 2025 et impressionne avec son parking souterrain géant, qui héberge 12 500 vélos. Copenhague, en deuxième position, a réalisé la Cykelslangen : une passerelle réservée aux cyclistes, qui traverse le port, signature architecturale autant qu’outil de mobilité.
À Amsterdam, le réseau cyclable dense s’accompagne d’une culture vélo omniprésente. Avec plus de vélos que d’habitants, la capitale néerlandaise multiplie les innovations techniques, comme les feux intelligents ou les carrefours optimisés pour deux roues.
En France, Paris accélère la mutation. Portée par Anne Hidalgo, la ville a débloqué 250 millions d’euros pour créer 1 000 km de pistes, généraliser les zones 30 et installer 20 000 Vélib’. L’objectif : rendre Paris intégralement cyclable d’ici 2026. D’autres villes redoublent d’efforts : Strasbourg (600 km de pistes, Vélhop), Lyon (zones 30, Vélo’v), Bordeaux (V³), Nantes (Naolib).
Le partage de vélos façonne aussi l’espace urbain. Systèmes en libre-service, parkings sécurisés, réseaux continus : chaque ville affine sa stratégie. Le baromètre FUB, en France, affine la perception des usagers et met en lumière leurs attentes prioritaires : qualité, sécurité, continuité et ambition politique. C’est là que se dessine le futur des villes cyclables.
Favoriser le vélo en ville : quels bénéfices pour la société et l’environnement ?
Quand le vélo devient un réflexe, la ville change de visage. Côté environnement, la bicyclette répond à l’urgence de la pollution atmosphérique. Moins d’émissions de CO₂, moins d’embouteillages, plus d’espace public libéré : chaque trajet compte. À Copenhague, où 62 % des habitants se déplacent à vélo, la concentration de particules fines baisse visiblement, et la ville vise la neutralité carbone à très court terme.
Les bénéfices sociaux sont tout aussi concrets. Les citadins qui pédalent bougent plus, gagnent en santé, subissent moins de stress et de nuisances sonores. Les études le prouvent : la pratique du vélo diminue la sédentarité et le risque de maladies chroniques.
Sur le plan économique, le développement des infrastructures cyclables dynamise l’emploi local, valorise les commerces de proximité et rend les quartiers plus attractifs. Les pouvoirs publics, convaincus par ces retombées, accélèrent la transition vers la ville apaisée, celle où qualité de vie et mobilité avancent main dans la main.
Les points suivants illustrent les principaux atouts du vélo pour la société :
- Diminution de la pollution urbaine
- Amélioration de la santé collective
- Dynamisation de l’économie locale
- Réappropriation de l’espace public
Le vélo ne se contente plus d’être un mode alternatif : il trace la voie vers des villes plus respirables, plus justes, et ouvre déjà la route à tout un avenir urbain repensé.


