Lanzarote concentre la plus grande densité de sites classés Réserve de biosphère par l’UNESCO dans l’archipel des Canaries. Sur cette île, les aménagements de César Manrique coexistent avec des paysages volcaniques protégés par des réglementations strictes. Malgré la croissance du tourisme, certaines zones restent inaccessibles ou réglementées pour préserver des écosystèmes uniques. Les itinéraires balisés, les horaires limités et les quotas de visiteurs témoignent d’un équilibre complexe entre préservation et ouverture au public.
Les visiteurs doivent parfois réserver plusieurs semaines à l’avance pour accéder à certains sites naturels ou œuvres majeures. Ce modèle de gestion influence directement la découverte de l’île.
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Plan de l'article
Pourquoi Lanzarote fascine par sa nature volcanique unique
À Lanzarote, la nature ne fait pas dans la demi-mesure : l’île expose sans détour ses origines volcaniques. Nulle part ailleurs dans les Canaries, le paysage ne s’impose avec autant d’évidence. Les Montañas del Fuego, ce cœur minéral du parc national de Timanfaya, déroulent leurs coulées de lave figées, leurs cratères profonds, leurs couleurs oscillant entre noir, ocre et cuivre brûlé. Ici, l’homme s’est fait discret, laissant la roche raconter l’histoire des éruptions passées.
Autre singularité, le Jable : une bande de sable marin vieille de plusieurs millénaires, large de quatre kilomètres, qui relie le Risco de Famara aux hameaux de Soo et Muñique. Ce site, unique dans l’archipel, héberge une flore et une faune qui ne poussent nulle part ailleurs. La ciboulette étoilée de Jable voisine avec la ficoïde glaciale, tandis que les amateurs d’ornithologie viennent y observer le pipit de Berthelot, l’outarde houbara ou l’œdicnème criard, des espèces parfois absentes du reste de l’Europe et jalousement protégées ici.
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Cette richesse biologique a valu au Jable le statut de zone de protection spéciale pour les oiseaux. Depuis les hauteurs du Risco de Famara ou dans l’immensité du Parc naturel de l’Archipel Chinijo, la lumière changeante fait vibrer la mosaïque minérale et végétale. Plus au sud, La Geria surprend : les vignes s’ancrent dans les cendres sombres, offrant un contraste saisissant, autant pour les yeux que pour les papilles. Lanzarote, véritable laboratoire à ciel ouvert, attire autant les géologues fascinés que les voyageurs en quête d’espaces préservés.
Quels sites naturels incontournables explorer sur l’île
Pour qui veut saisir la force tellurique de Lanzarote, un passage par le parc national de Timanfaya s’impose. Les Montañas del Fuego y dévoilent un paysage sculpté par l’éruption du XVIIIe siècle : cratères béants, coulées noires, scories rougeoyantes. La visite, encadrée et minutée, préserve l’intégrité de ce décor brut, où la vie semble avoir suspendu son envol.
En contraste total, les plages du sud s’étirent en courbes lumineuses. Playa de Papagayo se distingue : son sable doré, ses eaux translucides et son calme loin du tumulte balnéaire, incarnent une idée de la douceur presque confidentielle qu’offre Lanzarote à ses visiteurs les plus curieux.
L’île cache aussi des merveilles souterraines : le Jameos del Agua et la Cueva de Los Verdes forment un réseau labyrinthique né de la fureur du volcan Corona. César Manrique a transformé ces cavités en lieux culturels et musicaux, sans jamais en trahir la magie première. On avance dans des galeries aux parois tourmentées, on découvre un lac souterrain limpide, on s’étonne de l’acoustique saisissante, tout ici invite à l’émerveillement.
Au nord, le Mirador del Río ouvre, à 475 mètres d’altitude, une vue panoramique sur l’archipel Chinijo et la silhouette paisible de La Graciosa. Les yeux s’attardent sur la succession des salines, sur la verticalité des falaises du Risco de Famara. Enfin, le Jardin de Cactus à Guatiza s’affirme comme une curiosité botanique : plus de 4 500 variétés venues des cinq continents, mises en scène entre art et nature.
Les œuvres de César Manrique : quand l’art sublime les paysages
Impossible d’arpenter Lanzarote sans croiser le génie de César Manrique. L’artiste, profondément enraciné dans son île, a su imposer une vision audacieuse : créer sans jamais heurter l’esprit du lieu. Les « Centres d’Art, Culture et Tourisme » (CACT) qu’il a imaginés incarnent ce dialogue permanent entre création humaine et nature brute.
Au Jameos del Agua, il métamorphose un tunnel de lave en espace culturel : la roche volcanique s’unit à l’eau turquoise, une salle de concert s’invite là où régnait l’obscurité, et chaque détail rend hommage à la force du volcan autant qu’au talent de l’artiste. Plus au nord, le Mirador del Río s’intègre à la crête du Risco de Famara, impossible de deviner le bâtiment depuis l’extérieur, tant il épouse la falaise. Derrière la baie vitrée, la vue sur La Graciosa et l’archipel Chinijo s’étend sans limite.
Le Jardin de Cactus transforme une ancienne carrière en amphithéâtre végétal, où des milliers d’espèces rivalisent d’étrangeté. À Arrecife, le Castillo de San José réinvente la forteresse en musée d’art contemporain, tandis que la Casa Museo del Campesino rend hommage à l’ingéniosité rurale et au patrimoine immatériel de Lanzarote. Les maisons où vécut Manrique, à Haría, conservent l’esprit d’un créateur toujours animé par le souci de préserver la beauté de sa terre natale.
Conseils pratiques pour profiter pleinement de votre séjour à Lanzarote
Pour apprécier Lanzarote dans toute sa diversité, il vaut mieux partir à la rencontre de ses villages et de ses marchés, véritables cœurs battants de l’île. À San Bartolomé, surnommé le village des vendeurs de patates douces, poussez la porte du Musée ethnographique Tanit pour saisir l’ingéniosité rurale et le passé agricole des lieux. Un détour par le moulin de gofio de Don José María Gil s’impose pour comprendre une tradition artisanale que l’on se transmet ici de génération en génération.
À Teguise, le marché du dimanche attire les foules : réputé le plus vaste des Canaries, il propose tout un éventail de produits locaux, du gofio au mojo picón, en passant par des objets façonnés à la main. À Mancha Blanca, le marché agricole de Tinajo met à l’honneur les lentilles de Lanzarote, la pastèque ou les courges, pour qui souhaite prolonger le voyage dans l’assiette.
Les amateurs de cuisine locale réserveront une table au Restaurante El Diablo, où la cuisson se fait grâce à la chaleur volcanique, ou se laisseront surprendre par les créations du chef Luis León, comme son dessert à la patate douce et au jaune d’œuf. Pour un séjour raffiné, Lani’s Suites Deluxe et Hotel Volcán Lanzarote associent élégance, service soigné et panorama sur l’océan.
Pour qui veut explorer Lanzarote autrement, plusieurs options s’offrent à vous :
- Embarquer à bord des navettes de Líneas Romero pour rejoindre La Graciosa, l’île voisine encore préservée
- Louer un voilier avec Lanzarote Yacht Charters afin de découvrir la côte au rythme des vents
Lanzarote se dévoile aussi bien depuis ses sentiers que depuis la mer. À chacun de composer son aventure, entre terres volcaniques et horizons salés. Un territoire qui ne se laisse jamais saisir tout à fait, et c’est sans doute là son plus grand atout.